Tournai, budget 2015 : recul social

Pour le groupe ECOLO, Coralie a dénoncé le manque de vision en matière de politique sociale qui coûtera cher à ceux qui en ont besoin .





"Le CPAS est confronté à ce que j’appellerai le « dé tricotage » du lien social ce qui a pour conséquence une augmentation importante des demandes d’aide. Or, les moyens budgétaires ne suivent pas. Aujourd’hui, plus que dans le passé encore, l’aide à apporter aux plus démunis doit être multiple tant en termes de prévention, d’éducation permanente pour que les personnes puissent exploiter au mieux leurs potentialités, que d’accompagnement social proche. Mais les travailleurs sociaux dans l’ensemble et spécifiquement au CPAS sont confrontés à des conditions de travail qui ne permettent plus suffisamment cette approche. Le burn out des travailleurs sociaux est réel et le contexte budgétaire ne fait qu’agrandir la difficulté de ces conditions. Le CPAS risque d’être réduit à un tiroir-caisse, alors que ce n’est vraiment pas là sa mission globale.
Le budget qui nous est présenté aujourd’hui, comporte un déficit de plus de 2.500.000pour 2015 malgré les non remplacements des départs à la retraite. Ce déficit ne fera que croître, à politique constante, dans les années à venir. Il est évident, que le CPAS ne peut pas continuer comme cela et que des mesures vont devoir être prises.
On sait que 2015 sera une année très difficile, puisque de nombreux chômeurs vont être exclus du chômage dès janvier et que d’autres vont avoir des allocations dégressives. On estime à 358, le nombre de personnes exclues. Or, le budget du CPAS pour le RIS n’augmente que de 2%. On sait donc déjà que l’estimation sera insuffisante.
il est temps de faire un réel diagnostic de l’ensemble des services tant en matière de coût (comment faire en sorte de pouvoir réduire les coûts du service rendu) mais également en matière de service à la population (certains services ont été créés il y a de nombreuses années, sans doute parce qu’à l’époque un manque c’était fait ressentir). Il faut évaluer si ce service n’est pas rendu par d’autres institutions, associations et s’il est encore indispensable de le garder pour que la population ne soit pas privée de ce service. Ce diagnostic doit se faire avec l’ensemble des acteurs sociaux, comme cela a été fait lors du diagnostic du PCS (Plan de Cohésion Sociale), pour que l’on puisse identifier au mieux l’ensemble des services rendus à la population aujourd’hui. Il faut éviter les clivages public-privé et créer des synergies avec l’ensemble des services sociaux. Aujourd’hui, même si cela commence à se faire notamment au sein du relais social urbain, ce n’est pas suffisant.



A notre sens, il manque une réelle politique générale pour les 10 ans à venir. Il faut une vision pluriannuelle et stratégique.
Le CPAS a fait le choix de vendre un très grand nombre de ses biens immobiliers. Certes, certains sont dans un état déplorable ou ne sont pas appropriés à du logement public parce qu’ils coûtent très chers en réhabilitation, mais ce choix est une solution à très court terme. A moyen terme, il coûtera même cher au CPAS parce que des familles, qui avaient un logement public, se retrouveront en difficulté financière et se tourneront vers le CPAS. En faisant cela, c’est le nombre de logements publics qui diminuent à Tournai alors qu’on sait que les demandes sont de plus en plus criantes. Il est temps de trouver des solutions structurelles et non de se séparer des outils qui permettent de mener réellement une politique sociale à Tournai.
Mais il faut également, un plus grand soutien de la ville. Des collaborations ville-CPAS sont en marche et on s’en réjouit. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps ? On dirait que la ville regarde le CPAS du balcon et qu’elle se contente d’augmenter la dotation de 2% alors que les besoins augmentent considérablement. L’avis réservé de la ville ne suffit pas pour nous. Elle doit également prendre ses responsabilités en la matière."

De même, le budget communal est "anti-social", c'est l'élément essentiel de mon intervention lors du conseil communal du 10 novembre dernier.


Budget 2015 : un équilibre fragile et à quel prix !

Les dépenses
L'augmentation importante des cotisations patronales (+4%) réduit très fort l'effet attendu par le non-remplacement d'agents partant à la retraite. Cette augmentation était pour- tant prévisible et se manifestera encore durant les prochains exercices budgétaires car il faut financer les pensions.
En matière énergétique, les dépenses sont plutôt stables mais celles-ci peuvent toujours augmenter à cause de circonstances politiques imprévues ou simplement parce qu'un hiver plus rude frappe à nos portes. Nous vous encourageons à poursuivre la politique d'investissements UREBA (plus de 500.000cette année) et à la renforcer durant les années suivantes. Nous attendons toujours le projet de rénovation pour diminuer les dépenses énergétiques de l'hôtel de ville. De même pour l'éclairage public, il est indispensable d'augmenter les remplacements de luminaires trop gourmands en énergie. ECOLO insiste depuis 20 ans sur la politique d'économie d'énergie.
Aujourd’hui, le gouvernement demande avec insistance aux citoyens de diminuer leur consommation d'électricité, la commune se doit de montrer l'exemple en supprimant des éclairages inutiles.
Une autre urgence doit nous mobiliser tous : la situation du CPAS et le besoin d'une politique sociale concertée. Nous ne pouvons qu'approuver le renforcement des synergies avec le CPAS. La politique informatique en était la première étape et sera renforcée par la coupole informatique. Mais d'autres synergies auraient pu être réalisées depuis longtemps comme la fusion des régies de travaux. ECOLO l'a suggéré à plusieurs reprises dans le passé mais c'était tabou à l'époque !
Nous ne comprenons absolument pas que la dotation communale au CPAS augmente de 2%, simplement en application du plan de gestion. A nos yeux, c'est une véritable capitulation en situation d'urgence sociale.
Vous savez, comme nous, que les décisions fédérales prises par le gouvernement Di Rupo vont aggraver la situation déjà difficile du CPAS et que la commune se doit de répondre à la demande croissante d'aide de la part de citoyens qui n'auront pas d'autres ressources financières.
D'autres choix budgétaires auraient pu être faits. Vous auriez pu diminuer l'aide à la régie du stade, l'aide aux courses cyclistes, aux fêtes et cérémonies. Nous encourageons, par contre, l'augmentation de la subvention à l'ASBL « assiette pour tous » mais vous pouviez aussi soutenir d'autres acteurs de terrain qui mènent des politiques sociales de proximité (maisons de jeunes, maisons de quartier, le relais social...).
En matière de dépenses extraordinaires, outre les investissements en matière d'économie d'énergie, nous soutenons les efforts en faveur d'infrastructures sportives diverses (RUSTA, SATTA et autres petites installations sportives) mais nous regrettons de voir disparaître du budget 2015 toute dépense pour installation de jeux pour enfants dans les parcs publics.
Lyon , aire de jeux pour ados sur les quais du Rhône

Vous soulignez « la singularité du territoire, le plus vaste du pays ». C'est vrai que les travaux de voirie sont indispensables un peu partout dans l'entité. Nous insistons pour donner la priorité aux réfections de trottoirs, sources de difficultés quotidiennes pour les personnes âgées et à mobilité réduite. Ces travaux prioritaires entrent, malheureusement en concurrence avec les travaux de maintenance des quais (20.000) et des piquets de la grand-place (15.000), des choix d'aménagement trop coûteux payés au départ par une subvention européenne et dont la maintenance est maintenant totalement à charge du budget communal.
Les recettes
Nous espérions une paix fiscale durant 6 ans, après une campagne électorale axée sur ce thème par la famille libérale. C'est plutôt la rage taxatoire qui sévit aujourd'hui. Comment qualifier autrement ce choix d'augmenter le précompte immobilier à 2.950 cen- times additionnels alors que le taux précédent de 2.700 dépassait déjà la norme définie par la Tutelle et est resté stable depuis 1996.
Faire payer plus cher les services communaux est aussi une politique qui nous scandalise en cette période de crise pour beaucoup de ménages. Pensionnés, jeunes, familles aux revenus précaires, tous vont payer plus cher pour se rendre à la piscine ou à la bibliothèque.
Et surtout les redevances administratives vont alourdir le coût des services de base au citoyen : augmentation du coût de la carte d'identité, de l'attestation pour perte de celle-ci, du dossier de mariage, de nationalité...tout cela pour seulement 20.000supplémentaires dans les caisses de la Ville d'après vos calculs. 

 
Ce budget n'est pas le nôtre ! Il est trop anti-social. "





 




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