Gorbi, espoir de changement, s'en est allé....

"Vladimir Poutine n'a pas participé à l'hommage rendu au dernier chef de l'URSS, tandis que le premier Ministre hongrois Viktor Orban y était."


Une petite phrase lue dans les journaux, qui m'a frappée particulièrement.

Cette absence et cette présence sont symboliques de la complexité du monde actuel, au regard de l'histoire de ces hommes et de leur peuple.  Gorbatchev a été admiré, partout dans le monde mais incompris et haï dans son propre pays.

J'ai suivi avec beaucoup  d'intérêt l'évolution de la Russie et des pays d'Europe de l'Est depuis 1989. Cette année fut, pour moi, en tant qu'Européenne convaincue, l'année de tous les espoirs, de tous les possibles. Je suivais, les yeux embués, le retour de "nos ami(e)s" de l'Est au sein de l'Europe. Ces barbelés arrachés partout aux frontières, ce Mur impitoyable(dont je conserve quelques fragments chez moi !)jeté pour toujours aux oubliettes de l'Histoire.

Mais la construction de cette nouvelle Europe, sans rideau de fer, n'est pas le conte de fées, dont nous rêvions à l'époque.

Je ne suis pas  analyste politique professionnelle mais j'ai  ma petite idée sur la présence aujourd'hui à Moscou de Viktor Orban, ce dirigeant hongrois controversé au sein de l'Union Européenne.  La visite du Musée de la Terreur à Budapest et celle du Musée des Occupations à Tallin m'ont aidée à comprendre  la vie de ces Européens qui ont souffert du fascisme et du communisme pendant une grande partie du 20e siècle. Victor Orban est de ceux-là.  Et Gorbatchev reste, sans doute, à ses yeux, celui qui a mis fin à cette époque de terreur et d'occupation des pays d'Europe de l'Est. En tant que leader nationaliste, Orban se devait d'être présent à Moscou, au nom de son peuple.

Quant à Vladimir Poutine, il n'a jamais apprécié Gorbatchev, le fossoyeur de la splendeur de l'Union Soviétique (même si cette splendeur était bien fragile!)  . Ce n'est pas un secret que les deux hommes ne s'appréciaient pas.

Gorbatchev n'a-t-il pas déclaré que Poutine avait jeté aux orties tout son héritage en attaquant l'Ukraine en février dernier? 

Comme l'affirment  certains analystes aujourd'hui, Poutine doit tout à Gorbatchev : il n'aurait jamais accédé à la tête de la Russie si l'empire soviétique était encore de ce monde. Il serait sans doute resté un responsable du KGB comme il l'était dans les années 80. Pourtant,  il a surtout retenu que l'ancien dirigeant du Kremlin avait mis fin à la "gloire" de l'empire. Sa mission est de la restaurer  quel que soit le coût pour le peuple russe :  un régime autoritaire, sanguinaire, à l'opposé des réformes démocratiques initiées par le dernier dirigeant soviétique.

Nous, les Européens, englués dans nos problèmes d'inflation, de coût de l'énergie, abasourdis par l'arrivée d'une nouvelle guerre sur notre sol, nous sommes  peu enclins à rendre hommage à  Mr Gorbatchev, "qui a fait son temps" comme l'Union soviétique.

C'est bien dommage pourtant d'oublier ce Prix Nobel de la Paix, qui avait restauré la presse libre dans son pays, libéré les prisonniers politiques. Il est et restera surtout cet artisan de paix en mettant fin à la Guerre Froide par un accord de démilitarisation nucléaire signé avec le Président américain.

L'apport de Gorbi est extraordinaire  même s'il reste un personnage complexe, faillible, comme nous le présente cet article intéressant de la RTBF .




 



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