Wir waren alle Berliner 's (nous étions tous Berlinois)

J'avais vécu quelques années plus tôt (en 1984) Berlin divisée : l'Ouest rutilant, aux couleurs or et paillettes de notre société de consommation et l'Est, gris, vide, aux fenêtres murées donnant sur les miradors de la honte.

Née à l'Ouest, près de 15 ans après la guerre, l'Europe réunifiée me semblait un rêve impossible. J'ai beaucoup marché durant les années 80 pour le désarmement nucléaire. Et celui-ci se réalisait petit à petit.  Mes enfants sont nés, dans ces années-là sans avoir conscience que le monde façonné par  la guerre froide se fissurait petit à petit.


C'est avec eux, c'est pour eux, que nous sommes retournés en famille à Berlin en 1992.  Comme tous les touristes, nous avons ramené quelques débris de pierre et de béton, vestiges de cette période du 20e siècle qui a fait souffrir tant d'Européens qui aspiraient simplement à vivre libres.

1989 m'a fascinée : la TV montrait les images de ces gens qui coupaient les barbelés entre la Hongrie et l'Autriche.  Ces milliers de gens à Leipzig, à Berlin, réunis sur les places, dans les églises, prêts au sacrifice de leur vie, sachant qu'à tout moment, le régime pouvait anéantir leur soif de liberté.
Oui, je me suis sentie Berlinoise ce soir du 9 novembre 1989, mais aussi Tchéque, Hongroise, Roumaine, Bulgare  dans les semaines qui ont suivi, où le vieux monde absurde s'écroulait pour accueillir la génération de nos enfants, européens d'ici ou de là-bas

Et je raconterai encore avec autant d'émotion cette année magnifique à mes petits enfants qui grandissent aujourd'hui.


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