Ce 3 mai à Tournai : débat démocratique et éructations calomnieuses ..
Le Collège communal a proposé ce 3 mai au conseil communal l'annulation d'un article du règlement de police qu'il avait lui-même initié en janvier dernier : l'arrestation administrative pour mendiants récidivistes, pour les personnes en possession de boissons alcoolisées en rue et celles qui laissent divaguer leur chien en rue sans laisse et muselière
Un débat intéressant s'en est suivi lors de la prise de position des différents groupes politiques.
Ayant été interpellée par une citoyenne tournaisienne, après les propos calomnieux de l'Echevin délégué à la fonction maïorale, voilà la réponse que je lui ai apportée au sujet de la position défendue par ECOLO.
Un débat intéressant s'en est suivi lors de la prise de position des différents groupes politiques.
Ayant été interpellée par une citoyenne tournaisienne, après les propos calomnieux de l'Echevin délégué à la fonction maïorale, voilà la réponse que je lui ai apportée au sujet de la position défendue par ECOLO.
« Madame,
Monsieur,
permettez-moi
de marquer mon accord total avec vos propos sur la dangerosité des
chiens qui ne sont pas tenus en laisse sur l’espace public à
Tournai.
Je
ne suis pas restée inactive sur ce sujet. J'ai interpellé lors du
conseil de police de juin 2016.
Je
suis moi-même mamy de deux petits enfants et j’avais fait cette
interpellation suite à un incident vécu avec ma petite fille; un
chien se dirigeant en courant vers nous le long du chemin de halage
alors que je promenais ma petite fille en poussette calmement.
Je
pense que tous les propriétaires de chien doivent maîtriser leur
animal et le maintenir en laisse et avec une muselière lorsqu’ils
sont parmi les races dangereuses.
Il
y a quelques années, j’avais d’ailleurs initié le débat au
conseil communal sur l' obligation de mettre une muselière aux
chiens dangereux sur l’espace public.
Jusqu’à
présent la police procède à la confiscation du chien, en
réclamant une amende pour le récupérer .Je suis totalement
d'accord sur cette manière de procéder. Et je reste ouverte à la
possibilité d’une confiscation définitive de chien menaçant et
dangereux qu’on laisserait divaguer sur l’espace public.
Il
faut absolument faire respecter ce règlement .
Pourquoi
ECOLO défend-il cette position radicale sur le sujet? Parce
qu’il y a atteinte à la sérénité publique et danger réel pour
la vie de nos enfants et des personnes en général. Non, nous
ne sommes pas des partisans de l'impunité.
Mais
les débats de janvier 2017 et de ce 3 mai 2017 au conseil communal,
ne portaient pas sur les chiens dangereux mais bien sur la
mendicité.
Je
vais vous éclairer le mieux possible sur ces débats bien qu'un
débat soit toujours difficile à résumer, au risque d'oublier les
nuances qui ont été exprimées.
En
janvier dernier, L’Echevin délégué à la fonction maïorale, a
présenté au vote du conseil communal, le projet d’utiliser
l’arrestation administrative contre les mendiants, dits
récidivistes, c’est à dire les mendiants qui reviennent sur le
parvis des commerces alors qu’ils en ont été chassés une
première fois par les forces de l’ordre .
Il
avait ajouté l’arrestation administrative pour les personnes
qui sont porteuses d'une boisson alcoolisée sur la voie publique et
celles qui ne mettent pas de muselière ou de laisse à leur chien
dangereux.
Mais
Il faut savoir que l’arrestation administrative est prévue par la
loi communale : les policiers peuvent arrêter pendant 12h une
personne qui trouble l’ordre public par son comportement dangereux,
notamment après abus d’alcool. Les personnes laissant
divaguer leur chien entrent aussi dans la catégorie de personnes qui
troublent l’ordre public. La police pourrait donc procéder à une arrestation administrative pour ces cas de
troubles à l’ordre public , de mise en danger de la population.
Personne,
au sein du conseil communal, ou du conseil de police à Tournai, n’a
jamais remis en cause l’utilisation de l’arrestation
administrative pour assurer la sécurité de personnes qui se
déplacent en rue.
En
janvier dernier, le bourgmestre a proposé au conseil communal
d’ajouter le fait de mendier sur le trottoir , aux abords des
commerces notamment, comme un trouble à l’ordre public qui
pourrait amener ces personnes à être « mises au cachot
pendant 12 heures ».
ECOLO
s’y est opposé car nous estimions que c’était une atteinte à
la dignité humaine et un effet d’annonce qui n’avait aucune
efficacité.
Le
commissaire avouait lui-même que cette mesure ne changerait rien :
les personnes arrêtées administrativement reviendraient le
lendemain. Commencerait alors un jeu de chat et de la souris avec la
police.
Est-ce
vraiment cela qui va améliorer la vie sur l’espace public à
Tournai? N’oublions pas que la police est là pour assurer la
sécurité de la population et la protéger de tout danger. Nous,
écologistes, pensons que mendier sur la voie publique, n’est pas
en soi une menace pour la population qui se déplace sur la voie
publique.
Par
contre, un mendiant menaçant, qui brandit un couteau ou menace un
passant avec son chien, c’est une personne qui est en infraction
avec la loi et qui doit être remise entre les mains de la police et
de la justice. C’est plus qu’un trouble de l’ordre
public, c’est une menace grave pour la sécurité de la
population.
Il
faut donc distinguer les situations et ne pas faire d’amalgame, et
d’effet d’annonce, créer la confusion et renforcer ainsi la
peur et la haine.
Les
hommes et les femmes qui s’engagent en politique doivent prendre
des mesures afin que tout le monde ait le droit de se déplacer en
toute tranquillité dans les rues, les parcs, les gares, …..et
s’assurer qu’une présence policière suffisante permette une
intervention rapide lorsque la sécurité est menacée.
Quant
à la mendicité et toute la misère qui existe dans notre société,
c’est avant tout un problème social bien plus complexe qu’on n'
éradique pas en décrétant qu’un mendiant ira passer
quelques heures dans un cachot.
C'est
cette position que notre groupe politique a défendue lors des
conseils communaux de janvier et mai 2017.
Ce
mercredi, nous avons simplement demander de donner la priorité au
travail de réflexion initié par le Relais social urbain , une
structure publique dont la tâche essentielle est la prise en charge
des personnes en grande précarité.
La
mise en place de ce groupe de réflexion avec les acteurs de terrain
du social à Tournai, avait été votée en janvier, en même temps
que la décision d’arrêter administrativement les mendiants
récidivistes.
Nous
avons tout simplement demandé d’attendre les conclusions et les
propositions de ce groupe de réflexion avant de proposer d’autres
mesures coercitives.
C’est
bien loin d’une position caricaturale demandant l’impunité pour
tous sur l’espace public, je pense !
Quant
au recours devant le Conseil d’Etat, il a été initié par
un collectif d’associations qui travaillent avec les gens dans la
précarité. Ils ont basé leur recours sur l’illégalité pour le
conseil communal d’ordonner une arrestation administrative. Le
Collège communal s’apercevant que le Conseil d'Etat leur donnerait
raison,a simplement retiré le règlement qu’il avait proposé
lui-même en janvier.
Le
recours n’a pas été initié par notre parti. En tant que parti politique, nous
utilisons le débat public au conseil communal pour exprimer notre
position, parfois dans le même sens de la majorité,
parfois contre elle mais nous le faisons toujours dans le
respect de la parole des uns et des autres.
C’est
grâce au débat public respectueux des positions de chacun que la
démocratie peut s’enrichir.
Comme
le dit l’Echevin sur les réseaux sociaux, ce 3 mai est un mercredi
noir pour la démocratie à Tournai parce que lui-même, qui détient
une grande responsabilité politique dans sa ville, a souillé le
débat public, a insulté des mandataires publics et des acteurs du
social à Tournai.
Il
a fait fi d’un débat intéressant qui s’est déroulé au sein du
conseil communal en vomissant sa colère et sa haine .
Le
débat était pourtant bien plus nuancé et plus riche que ses éructations calomnieuses. Le débat s’est d’ailleurs
terminé, à chaque fois, par des votes tout aussi nuancés : un bon
nombre de membres du groupe politique socialiste, se sont abstenus en
janvier dernier et le groupe politique CDH s’est abstenu lors du
conseil de ce 3 mai .
Voilà,
je voulais vous apporter mon point de vue nuancé face à une
position simpliste lancée un peu partout dans la presse et sur les
réseaux sociaux par une personne qui devrait faire preuve de retenue
et de dignité vu la fonction qu’elle occupe. »
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