Intercommunales, stop ou encore?
Faut-il supprimer les intercommunales ou les réformer? On peut se poser la question aujourd'hui au vu des scandales qui éclatent un peu partout.
"Intercommunaliser "n'est pas scandaleux en soi, bien au contraire, c'est plutôt le signe d'une réelle vision du développement économique et social, au-delà des frontières d'une commune(pour les intercommunales de développement économique). C'est aussi le signe d'une bonne gestion par des investissements intelligents pour améliorer le service au public (hôpitaux, stations d'épuration, distribution d'eau, d'électricité;..)
Alors, comment expliquer les dérives dans la gestion d'intercommunales?
Parce que les élus , qui devraient se préoccuper uniquement de l'intérêt général, ont confondu celui-ci avec l'intérêt de leurs électeurs, de leur parti, et aussi Leur intérêt propre.
Le réflexe sous-localiste refait très vite surface. De mon expérience au conseil d'administration d'IDETA, j'ai constaté que la plupart des élus communaux viennent y défendre, l'un sa zone industrielle, l'autre son port fluvial et le troisième sa grand-place. Les élus administrateurs veulent partager "le gâteau" des subventions européennes et wallonnes et non réaliser des projets ayant une vision supracommunale, tenant compte des atouts de leur région.
C'est malheureusement fréquent dans les sociétés publiques où des élus locaux sont administrateurs : ils ne parviennent pas à s'extraire de leur localité. Ils pensent à leur commune, et surtout à leurs électeurs. La ligne d'horizon pour beaucoup d'élus communaux, c'est la prochaine échéance électorale : le développement durable des élus compte plus à leurs yeux que celui de leur région !
Une autre raison erronée d'adhérer à une intercommunale est la recherche à tout prix d'un retour financier pour la commune, souvent sous forme de dividendes. On mutualise les investissements pour le bien public mais, paradoxalement, on recherche surtout des dividendes pour la caisse communale. Cela n'a pas de sens : les intercommunales ne sont pas des sociétés de placements financiers pour la caisse communale. Pour répondre à la demande des communes, les intercommunales se lancent dans des placements aventureux afin d'obtenir un rendement purement financier, qui n'est pas nécessairement en accord avec la défense du service public (comme l'a fait Publifin notamment mais aussi Ideta en Wallonie Picarde).
Les intercommunales, comme beaucoup d'entreprises publiques, sont des places fortes occupées par les partis traditionnels afin de "se partager" les postes à responsabilités. Dans ces citadelles, les partis peuvent "recaser" ceux qui n'ont pas réussi l'examen "devant l'électeur" lors d'une rencontre électorale. : un député non réélu, un ami politique qui "a laissé sa place" et reçoit en compensation une présidence d'intercommunale. Les partis traditionnels "gardent au chaud" quelques postes d'administrateurs, de présidents, de vice-présidents, de présidents de secteur, pour partager le gâteau des rémunérations liées à ces postes. Et n'oublions pas les postes d'experts dévolus aux anciens présidents après qu'ils aient laissé leur place aux plus jeunes!
Ce sont les principales dérives qui détournent les intercommunales des objectifs louables pour lesquels elles ont été créées.
Alors, non, je ne suis pas surprise des excès dénoncés aujourd'hui, qui vont jusqu'à payer des personnes à ne rien faire. Quand on s'éloigne à ce point des objectifs fondateurs, on peut s'attendre à ce que le navire prenne un tout autre cap, loin de l'intérêt public : les capitaines aux commandes ayant totalement oublié leur mission initiale.
Quand ECOLO était à la manœuvre au niveau régional (entre 1999 et 2004 et entre 2009 et 2014), j'ai fait partie d'un groupe de travail qui réfléchissait à redessiner le paysage intercommunal wallon : créer des communautés de commune (en lieu et place des provinces), remplacer les intercommunales de développement économique par des agences de développement régional , mener une politique de la distribution d'énergie , d'épuration de l'eau, de gestion des déchets au niveau de la région wallonne....
Toutes ces réflexions prennent la poussière dans les armoires écologistes car les autres partis politiques n'étaient pas prêts à mener cette réflexion qui remet en cause le fonctionnement des intercommunales.
Mais le sont-ils aujourd'hui? Je le souhaite vivement mais je n'en suis pas certaine. Oui, ils reverront ces rémunérations scandaleuses mais à part cela, va-t-on vraiment vers une réforme en profondeur de la gestion et des politiques menées en Région Wallonnes?
N'ont-ils pas simplement l'intention de laisser passer l'orage avant de reprendre les bonnes vieilles mauvaises habitudes de gestion? Nous le saurons dans quelques mois.
"Intercommunaliser "n'est pas scandaleux en soi, bien au contraire, c'est plutôt le signe d'une réelle vision du développement économique et social, au-delà des frontières d'une commune(pour les intercommunales de développement économique). C'est aussi le signe d'une bonne gestion par des investissements intelligents pour améliorer le service au public (hôpitaux, stations d'épuration, distribution d'eau, d'électricité;..)
Alors, comment expliquer les dérives dans la gestion d'intercommunales?
Parce que les élus , qui devraient se préoccuper uniquement de l'intérêt général, ont confondu celui-ci avec l'intérêt de leurs électeurs, de leur parti, et aussi Leur intérêt propre.
Le réflexe sous-localiste refait très vite surface. De mon expérience au conseil d'administration d'IDETA, j'ai constaté que la plupart des élus communaux viennent y défendre, l'un sa zone industrielle, l'autre son port fluvial et le troisième sa grand-place. Les élus administrateurs veulent partager "le gâteau" des subventions européennes et wallonnes et non réaliser des projets ayant une vision supracommunale, tenant compte des atouts de leur région.
C'est malheureusement fréquent dans les sociétés publiques où des élus locaux sont administrateurs : ils ne parviennent pas à s'extraire de leur localité. Ils pensent à leur commune, et surtout à leurs électeurs. La ligne d'horizon pour beaucoup d'élus communaux, c'est la prochaine échéance électorale : le développement durable des élus compte plus à leurs yeux que celui de leur région !
Une autre raison erronée d'adhérer à une intercommunale est la recherche à tout prix d'un retour financier pour la commune, souvent sous forme de dividendes. On mutualise les investissements pour le bien public mais, paradoxalement, on recherche surtout des dividendes pour la caisse communale. Cela n'a pas de sens : les intercommunales ne sont pas des sociétés de placements financiers pour la caisse communale. Pour répondre à la demande des communes, les intercommunales se lancent dans des placements aventureux afin d'obtenir un rendement purement financier, qui n'est pas nécessairement en accord avec la défense du service public (comme l'a fait Publifin notamment mais aussi Ideta en Wallonie Picarde).
Les intercommunales, comme beaucoup d'entreprises publiques, sont des places fortes occupées par les partis traditionnels afin de "se partager" les postes à responsabilités. Dans ces citadelles, les partis peuvent "recaser" ceux qui n'ont pas réussi l'examen "devant l'électeur" lors d'une rencontre électorale. : un député non réélu, un ami politique qui "a laissé sa place" et reçoit en compensation une présidence d'intercommunale. Les partis traditionnels "gardent au chaud" quelques postes d'administrateurs, de présidents, de vice-présidents, de présidents de secteur, pour partager le gâteau des rémunérations liées à ces postes. Et n'oublions pas les postes d'experts dévolus aux anciens présidents après qu'ils aient laissé leur place aux plus jeunes!
Ce sont les principales dérives qui détournent les intercommunales des objectifs louables pour lesquels elles ont été créées.
Alors, non, je ne suis pas surprise des excès dénoncés aujourd'hui, qui vont jusqu'à payer des personnes à ne rien faire. Quand on s'éloigne à ce point des objectifs fondateurs, on peut s'attendre à ce que le navire prenne un tout autre cap, loin de l'intérêt public : les capitaines aux commandes ayant totalement oublié leur mission initiale.
Quand ECOLO était à la manœuvre au niveau régional (entre 1999 et 2004 et entre 2009 et 2014), j'ai fait partie d'un groupe de travail qui réfléchissait à redessiner le paysage intercommunal wallon : créer des communautés de commune (en lieu et place des provinces), remplacer les intercommunales de développement économique par des agences de développement régional , mener une politique de la distribution d'énergie , d'épuration de l'eau, de gestion des déchets au niveau de la région wallonne....
Toutes ces réflexions prennent la poussière dans les armoires écologistes car les autres partis politiques n'étaient pas prêts à mener cette réflexion qui remet en cause le fonctionnement des intercommunales.
Mais le sont-ils aujourd'hui? Je le souhaite vivement mais je n'en suis pas certaine. Oui, ils reverront ces rémunérations scandaleuses mais à part cela, va-t-on vraiment vers une réforme en profondeur de la gestion et des politiques menées en Région Wallonnes?
N'ont-ils pas simplement l'intention de laisser passer l'orage avant de reprendre les bonnes vieilles mauvaises habitudes de gestion? Nous le saurons dans quelques mois.
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