Démocratie participative : zéro pointé pour le dossier de l'Escaut à Tournai.
En tant qu'élue sur les bancs de l'opposition, j'ai accepté en
2007, le principe d'un élargissement de l'Escaut à Tournai. Je défends cette position, contestée par certains Tournaisiens dont je comprends les arguments, car je reste en faveur d'un transfert du transport routier vers le
transport fluvial de manière globale, à Tournai comme ailleurs. Mais je conteste vivement la manière dont ce dossier a été géré depuis 2007 par le Collège communal tournaisien!
Aujourd'hui, le dossier de l'élargissement de l'Escaut suit son petit bonhomme de chemin, sourd au brouhaha de citoyens inquiets ou en colère.
Une question importante à laquelle élus et citoyens sont confrontés aujourd'hui : pourquoi en est-on arrivé là?
Tout d'abord, il faut savoir que ce dossier est géré par la Région Wallonne et non par la Ville de Tournai elle-même. C'est dans le cadre général de mise au gabarit "classe Va" des
voies navigables wallonnes que s'inscrit l'élargissement de l'Escaut à Tournai. C'est la Région Wallonne qui a opté pour l'élargissement du Pont des Trous plutôt que le contournement pour des raisons financières essentiellement.
C'est aussi la Région Wallonne qui a désigné le bureau d'études liégeois Greisch pour réaliser le projet d'élargissement de l'Escaut sur Tournai.
Mais ce n'est pas une raison suffisante pour écarter les Tournaisien(ne)s des débats sur l'avenir de leur fleuve et de refuser toute collaboration constructive des citoyens pour améliorer leur Ville.
Le Collège communal, lui, a bien été associé à toutes les étapes du projet grâce à la création d'un comité d'accompagnement regroupant l'administration wallonne, le bureau Greisch et ses consultants, ainsi que le Collège Communal. La commission consultative d'aménagement du territoire tournaisienne (CCATM) y était représentée également.
Et c'est ici qu'un fossé ou plutôt un gouffre s'est creusé entre le pouvoir en place et les Tournaisiens.
Oui, le Collège communal, contrairement à ses affirmations récurrentes, a fait preuve d'opacité depuis le début du projet.
Le Collège vivait l'évolution de ce projet en direct, grâce aux informations transmises par ses représentants au comité d'accompagnement. Mais les informations circulaient en vase clos entre ces 2 entités.
Ni les élus du Conseil Communal, ni les citoyen(ne)s, n'avaient vent de ce qui se profilait pour leur ville dans l'atmosphère feutrée du bureau d'études, et des discussions qui se tenaient au sein du comité d'accompagnement.
Mr Meuris affirmait, mardi dernier à l'hôtel de ville, que la Ville avait travaillé à livre ouvert, que tout PV du conseil communal était consultable par la population.
Comme la Ville travaille à livre ouvert, et bien qu'elle montre aujourd'hui aux Tournaisien(ne)s toutes les interventions du conseil communal relatives à ce dossier depuis 2007! Les citoyen(ne)s seront surpris de l'inexistence de débats en conseil communal(à part la consultation populaire en 2015!)
Quant aux PV du comité d'accompagnement, aucun élu, aucun citoyen n'en a vu la couleur! C'était une information à disposition du Collège communal uniquement.
A quatre reprises, j'ai interpellé le Collège communal sur le manque d'information des élus et de la population sur le dossier. A mon grand regret, il n'a pas changé sa ligne, réaffirmant à chaque fois sa détermination d'avancer selon son calendrier en respectant la législation en vigueur, ni plus, ni moins.
Affirmer aujourd'hui que les informations étaient à la disposition de tous, qu'il suffisait de s'y intéresser pour pouvoir apporter sa contribution est faux. Personne ne soupçonnait l'avancement du projet et ne pouvait donc y apporter sa contribution.
Ce dossier est emblématique. C'est pourquoi des citoyen(ne)s ont manifesté leur opposition à cette manière de gouverner. Pourtant, ce n'est malheureusement pas exceptionnel ! A Tournai, le Collège communal n'a pas la culture de la démocratie participative.
Il se contente de suivre les prescriptions légales : séance d'information obligatoire dans le cadre de l'étude d'incidence ou de l'enquête publique.
Pourtant, ce dossier a brusquement émergé sur la place publique lorsque le conseil communal a accepté ma proposition d'organiser une consultation populaire sur l'avenir du Pont des Trous.
Un moment de démocratie citoyenne important mais éphémère. Les Tournaisien(ne)s ont répondu massivement à l'appel de la démocratie en ce beau dimanche d'octobre 2015. J'ai cru, comme beaucoup d'autres, que l'enthousiasme des Tournaisien(ne)s encouragerait le Collège à une attitude plus ouverte.
Comme le font d'autres villes , on aurait pu voir fleurir à Tournai de nouvelles formes de participation citoyenne tout au long du parcours politique et administratif de ce dossier : constitution d'un panel citoyen, débats participatifs dans les quartiers, avec les riverains, les commerçants, les jeunes, les écoles, les séniors, les associations ....
Rien de tout cela n'a vu le jour. Le Collège a réussi à endormir les citoyens en présentant en enquête publique, un dossier technique indigeste de plusieurs centaines de pages.
Seuls quelques architectes aguerris et quelques citoyens courageux se sont emparés du dossier, ce qui a permis de réunir un peu moins de 50 réclamants lors de la clôture de l'enquête publique en novembre dernier!
Voilà comment on en est arrivé là aujourd'hui !
Voilà comment on peut creuser un fossé, que dis-je, un abîme entre citoyens et décideurs politiques au lieu de réaliser ensemble un véritable projet collectif et enthousiaste pour notre cité.
Aujourd'hui, le dossier de l'élargissement de l'Escaut suit son petit bonhomme de chemin, sourd au brouhaha de citoyens inquiets ou en colère.
Une question importante à laquelle élus et citoyens sont confrontés aujourd'hui : pourquoi en est-on arrivé là?
Tout d'abord, il faut savoir que ce dossier est géré par la Région Wallonne et non par la Ville de Tournai elle-même. C'est dans le cadre général de mise au gabarit "classe Va" des
voies navigables wallonnes que s'inscrit l'élargissement de l'Escaut à Tournai. C'est la Région Wallonne qui a opté pour l'élargissement du Pont des Trous plutôt que le contournement pour des raisons financières essentiellement.
C'est aussi la Région Wallonne qui a désigné le bureau d'études liégeois Greisch pour réaliser le projet d'élargissement de l'Escaut sur Tournai.
Mais ce n'est pas une raison suffisante pour écarter les Tournaisien(ne)s des débats sur l'avenir de leur fleuve et de refuser toute collaboration constructive des citoyens pour améliorer leur Ville.
Le Collège communal, lui, a bien été associé à toutes les étapes du projet grâce à la création d'un comité d'accompagnement regroupant l'administration wallonne, le bureau Greisch et ses consultants, ainsi que le Collège Communal. La commission consultative d'aménagement du territoire tournaisienne (CCATM) y était représentée également.
Et c'est ici qu'un fossé ou plutôt un gouffre s'est creusé entre le pouvoir en place et les Tournaisiens.
Oui, le Collège communal, contrairement à ses affirmations récurrentes, a fait preuve d'opacité depuis le début du projet.
Le Collège vivait l'évolution de ce projet en direct, grâce aux informations transmises par ses représentants au comité d'accompagnement. Mais les informations circulaient en vase clos entre ces 2 entités.
Ni les élus du Conseil Communal, ni les citoyen(ne)s, n'avaient vent de ce qui se profilait pour leur ville dans l'atmosphère feutrée du bureau d'études, et des discussions qui se tenaient au sein du comité d'accompagnement.
Mr Meuris affirmait, mardi dernier à l'hôtel de ville, que la Ville avait travaillé à livre ouvert, que tout PV du conseil communal était consultable par la population.
Comme la Ville travaille à livre ouvert, et bien qu'elle montre aujourd'hui aux Tournaisien(ne)s toutes les interventions du conseil communal relatives à ce dossier depuis 2007! Les citoyen(ne)s seront surpris de l'inexistence de débats en conseil communal(à part la consultation populaire en 2015!)
Quant aux PV du comité d'accompagnement, aucun élu, aucun citoyen n'en a vu la couleur! C'était une information à disposition du Collège communal uniquement.
A quatre reprises, j'ai interpellé le Collège communal sur le manque d'information des élus et de la population sur le dossier. A mon grand regret, il n'a pas changé sa ligne, réaffirmant à chaque fois sa détermination d'avancer selon son calendrier en respectant la législation en vigueur, ni plus, ni moins.
Affirmer aujourd'hui que les informations étaient à la disposition de tous, qu'il suffisait de s'y intéresser pour pouvoir apporter sa contribution est faux. Personne ne soupçonnait l'avancement du projet et ne pouvait donc y apporter sa contribution.
Ce dossier est emblématique. C'est pourquoi des citoyen(ne)s ont manifesté leur opposition à cette manière de gouverner. Pourtant, ce n'est malheureusement pas exceptionnel ! A Tournai, le Collège communal n'a pas la culture de la démocratie participative.
Il se contente de suivre les prescriptions légales : séance d'information obligatoire dans le cadre de l'étude d'incidence ou de l'enquête publique.
Pourtant, ce dossier a brusquement émergé sur la place publique lorsque le conseil communal a accepté ma proposition d'organiser une consultation populaire sur l'avenir du Pont des Trous.
Un moment de démocratie citoyenne important mais éphémère. Les Tournaisien(ne)s ont répondu massivement à l'appel de la démocratie en ce beau dimanche d'octobre 2015. J'ai cru, comme beaucoup d'autres, que l'enthousiasme des Tournaisien(ne)s encouragerait le Collège à une attitude plus ouverte.
Comme le font d'autres villes , on aurait pu voir fleurir à Tournai de nouvelles formes de participation citoyenne tout au long du parcours politique et administratif de ce dossier : constitution d'un panel citoyen, débats participatifs dans les quartiers, avec les riverains, les commerçants, les jeunes, les écoles, les séniors, les associations ....
Rien de tout cela n'a vu le jour. Le Collège a réussi à endormir les citoyens en présentant en enquête publique, un dossier technique indigeste de plusieurs centaines de pages.
Seuls quelques architectes aguerris et quelques citoyens courageux se sont emparés du dossier, ce qui a permis de réunir un peu moins de 50 réclamants lors de la clôture de l'enquête publique en novembre dernier!
Voilà comment on en est arrivé là aujourd'hui !
Voilà comment on peut creuser un fossé, que dis-je, un abîme entre citoyens et décideurs politiques au lieu de réaliser ensemble un véritable projet collectif et enthousiaste pour notre cité.
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