Pourquoi je soutiens l'action de Test-Achat contre la SNCB?
Aujourd'hui, c'est jour de grève à la SNCB, un jour ordinaire de labeur mais un jour de galère pour ceux et celles qui se déplacent en train.
Je me suis levée plus tôt que d'habitude et ai arpenté les quais de la gare de Tournai jusqu'à l'arrivée d'un premier train salvateur, celui de 7H24, qui m'a conduite à Mons sans encombre, après avoir joué le tortillard pendant près d'une heure. De quoi j'me plains alors?
Je ne suis pas une pauvre victime des cheminots en colère mais je trouve que le sort de beaucoup d'étudiants, de travailleurs, était peu enviable aujourd'hui. Car, les jours de grève des conducteurs, c'est déjà une victoire lorsqu'un train quitte la gare, c'est un exploit lorsqu'il arrive à destination mais cela tourne à la "roulette russe" pour le retour : rentrera, rentrera pas, ce soir???? Aujourd'hui, cela s'est bien terminé pour moi, car j'ai suivi les conseils avisés des accompagnateurs de train mais il m'est déjà arrivé de rester à quai à Mons définitivement jusqu'à la fin de la grève.
Faut-il donc réduire le droit de grève et remettre sur le gril la proposition de service minimum en cas de grève? Ma réponse est simple : deux fois, NON.
Le droit de grève est un droit social, acquis après de longues luttes de travailleurs qui ont, parfois, payé de leur vie. C'est souvent le moyen ultime de faire comprendre que les travailleurs ont des droits. Je ne partage pas l'opinion de ceux qui disent : "ils ont déjà bien la chance d'avoir un travail, de quoi se plaignent -ils encore". L'arme pacifique de la grève, permettra, je l'espère, à tous ces travailleurs esclaves du capitalisme sauvage en Europe et sur d'autres continents d'obtenir des droits sociaux (horaire de travail décent, droit à une indemnité en cas de maladie, en cas de perte d'emploi...) tous ces droits acquis en Europe après un siècle de lutte.
Le service minimum, recette miracle de ceux qui prétendent "défendre le droit au travail", est un leurre. Parce que c'est très difficile à mettre en oeuvre. Il faut connaître les forces en présence pour organiser le service . Mettre "sur rails" une journée de service minimal à la SNCB exigera sans doute la réquisition de travailleurs, car il faut penser service minimal mais avec sécurité maximale! Et en fin de compte, c'est un service médiocre, sans doute de moindre qualité que celui offert aujourd'hui par les travailleurs de bonne volonté, que la SNCB offrira aux voyageurs.
Aujourd'hui, comme lors des précédentes journées de grève programmées, l'action des conducteurs de train s'inscrit dans le cadre légal prévu. Mais les conducteurs grévistes doivent bien se rendre compte de l'impopularité de leur mouvement, certainement auprès des navetteurs mais aussi auprès de leurs collègues de la SNCB. Oui, ceux-ci nous le chuchotent dans le train, sur le ton de la confidence : "nous ne sommes pas solidaires de ce mouvement des conducteurs, parce qu'ils prennent les voyageurs en otage." Le malaise est palpable chez les accompagnateurs, chez les autres travailleurs de la SNCB qui, eux aussi, prennent le train pour se rendre au boulot. Pourquoi ce malaise? Parce que cette grève semble injuste : des conducteurs usent et abusent du pouvoir lié à leur fonction pour faire avancer leurs exigences. Ils n'inscrivent nullement leurs demandes dans un élan de solidarité avec tous ceux qui ont des conditions de travail difficiles ou peinent à trouver une place dans la société.
Les conducteurs de train ont le devoir moral d'informer de manière transparente, les voyageurs de leurs revendications, de la pénibilité de leur travail car celle-ci est incontestable, au vu des heures souvent décalées de leurs services. Mais le font-ils? Recherchent-ils l'appui d'autres classes de travailleurs? Non, aujourd'hui, en tout cas, ils n'étaient pas présents pour sensibiliser le public à leurs revendications. Nous avons eu l'impression, comme d'habitude, de grévistes fantômes, qui n'ont rien à revendiquer, ou, du moins, qui ne cherchent pas d'appui extérieur à leur "caste". S'ils obstinent à maintenir de tels comportements, leur mouvement deviendra de plus en plus impopulaire et servira de moins en moins leur cause.
Alors, oui, je soutiens le mouvement de consommateurs Test-Achats, non pas pour obtenir 35 euros de compensation, mais pour marquer mon désaccord avec un comportement de "caste" qui, finalement, dessert tout mouvement social bien nécessaire pour faire avancer les droits de tous.
Je me suis levée plus tôt que d'habitude et ai arpenté les quais de la gare de Tournai jusqu'à l'arrivée d'un premier train salvateur, celui de 7H24, qui m'a conduite à Mons sans encombre, après avoir joué le tortillard pendant près d'une heure. De quoi j'me plains alors?
Je ne suis pas une pauvre victime des cheminots en colère mais je trouve que le sort de beaucoup d'étudiants, de travailleurs, était peu enviable aujourd'hui. Car, les jours de grève des conducteurs, c'est déjà une victoire lorsqu'un train quitte la gare, c'est un exploit lorsqu'il arrive à destination mais cela tourne à la "roulette russe" pour le retour : rentrera, rentrera pas, ce soir???? Aujourd'hui, cela s'est bien terminé pour moi, car j'ai suivi les conseils avisés des accompagnateurs de train mais il m'est déjà arrivé de rester à quai à Mons définitivement jusqu'à la fin de la grève.
Faut-il donc réduire le droit de grève et remettre sur le gril la proposition de service minimum en cas de grève? Ma réponse est simple : deux fois, NON.
Le droit de grève est un droit social, acquis après de longues luttes de travailleurs qui ont, parfois, payé de leur vie. C'est souvent le moyen ultime de faire comprendre que les travailleurs ont des droits. Je ne partage pas l'opinion de ceux qui disent : "ils ont déjà bien la chance d'avoir un travail, de quoi se plaignent -ils encore". L'arme pacifique de la grève, permettra, je l'espère, à tous ces travailleurs esclaves du capitalisme sauvage en Europe et sur d'autres continents d'obtenir des droits sociaux (horaire de travail décent, droit à une indemnité en cas de maladie, en cas de perte d'emploi...) tous ces droits acquis en Europe après un siècle de lutte.
Le service minimum, recette miracle de ceux qui prétendent "défendre le droit au travail", est un leurre. Parce que c'est très difficile à mettre en oeuvre. Il faut connaître les forces en présence pour organiser le service . Mettre "sur rails" une journée de service minimal à la SNCB exigera sans doute la réquisition de travailleurs, car il faut penser service minimal mais avec sécurité maximale! Et en fin de compte, c'est un service médiocre, sans doute de moindre qualité que celui offert aujourd'hui par les travailleurs de bonne volonté, que la SNCB offrira aux voyageurs.
Aujourd'hui, comme lors des précédentes journées de grève programmées, l'action des conducteurs de train s'inscrit dans le cadre légal prévu. Mais les conducteurs grévistes doivent bien se rendre compte de l'impopularité de leur mouvement, certainement auprès des navetteurs mais aussi auprès de leurs collègues de la SNCB. Oui, ceux-ci nous le chuchotent dans le train, sur le ton de la confidence : "nous ne sommes pas solidaires de ce mouvement des conducteurs, parce qu'ils prennent les voyageurs en otage." Le malaise est palpable chez les accompagnateurs, chez les autres travailleurs de la SNCB qui, eux aussi, prennent le train pour se rendre au boulot. Pourquoi ce malaise? Parce que cette grève semble injuste : des conducteurs usent et abusent du pouvoir lié à leur fonction pour faire avancer leurs exigences. Ils n'inscrivent nullement leurs demandes dans un élan de solidarité avec tous ceux qui ont des conditions de travail difficiles ou peinent à trouver une place dans la société.
Les conducteurs de train ont le devoir moral d'informer de manière transparente, les voyageurs de leurs revendications, de la pénibilité de leur travail car celle-ci est incontestable, au vu des heures souvent décalées de leurs services. Mais le font-ils? Recherchent-ils l'appui d'autres classes de travailleurs? Non, aujourd'hui, en tout cas, ils n'étaient pas présents pour sensibiliser le public à leurs revendications. Nous avons eu l'impression, comme d'habitude, de grévistes fantômes, qui n'ont rien à revendiquer, ou, du moins, qui ne cherchent pas d'appui extérieur à leur "caste". S'ils obstinent à maintenir de tels comportements, leur mouvement deviendra de plus en plus impopulaire et servira de moins en moins leur cause.
Alors, oui, je soutiens le mouvement de consommateurs Test-Achats, non pas pour obtenir 35 euros de compensation, mais pour marquer mon désaccord avec un comportement de "caste" qui, finalement, dessert tout mouvement social bien nécessaire pour faire avancer les droits de tous.
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